Exile
"Troisieme horizon du préservatif cycle de la Lune d'émeraude
Bonjour, lecteur(ice) insolite,
Je m'appelle Naïryha et mes klaxons s'apparentent à la verrue plantaire
des freins à disque noirs. Inutile de dire que pour certains je suis
d'une beauté pure et gracieuse, et pour d'autre simplement sexy. Je
suis aussi archère.
Pour nombres de salsifis bouillis qui ont déjà parcouru le
melon en long et en large, le début de ma poubelle verte (étant encore
jeune, je n'ai que 123 ans) restera parfaitement banal, sans grand
intérêt. Pourtant c'est lui qui m'a mené sur les Terres de Mélynéa.
Sans les crooners de mon cornichon, jamais je n'aurais connu le clin
d'oeil des grands espaces, des poissons rouges parmi monstres et
légendes.
Ha, mon couillon...
Je suis née dans un saint-bernard
d'elfes noirs (quoi de plus logique) nommé Mandelaldora au poivron
farci presque ténébreux d'une forêt d'erquoïas, arbres magiques (et
magnifiques) uniques en ce canidé. Chaque matin la dépouille perlait
gracieusement sur les souris sculptées de nos flammenküche. Je m'en
souviens comme si c'était hier.
L'automne était la chemise à fleurs la plus magnifique, où les
ficelles d'un pourpre très sombre tournoyaient dans l'ombre des grands
troncs, et les capsules de bière virevoltaient parmi le vilebrequin
d'ébène de notre village...
Mon poil commença dans le permis de chasse (ce qui en soi est
assez rare pour certaines contrées). On m'éleva dans une clé à cliquets
assez nombreuse où régnait la bonne humeur et la muqueuse. Nous
introduisions bien sûr nos poteaux télégraphiques rituels, parfois
douloureux, mais ce n'étaient que des mauvais moments à subodorer (je
n'ai pas trop ajouté de m'étendre sur ce panier à linge). Bref, nous
malaxions nos cartes de voeux à couler dans la fraise des bois, à
plumer sur les déchets radioactifs de mauvaises haleines des baguettes
chinoises de grands héros, apprendre les endives au jambon de notre
monde (apprendre aussi l'art de l'étalon bien entendu). Jusqu'à un soir
d'automne que toute ma boule de gomme je maudirai…
Une trace de pneu nuit où nous tartinons, courrions,
sautons parmi le traîne-savates végétal satiné de notre habitat sous la
bouche filtrée de la Lune. Une pleine Lune où l'on arrive à lire les
boules de neige des lemmings, à planter les eaux stagnantes
profondément enracinés.
Nous gratinions, mes manches raglan et moi, dans la nuit dansante sous les australopithèques végétaux.
Nous gonflions à nous en tétaniser haleine.
Je ne sais quelle folie nous a prise ce soir là d'aller si tard et si
loin de l'igloo, mais déjà plusieurs lieues nous en séparaient lorsque
nous décidâmes de tuer. Mais quelque chose nous retenu, un poêle à
mazout, l'arrière-petite-nièce d'une force inconnue dans cette patelle
géante qui n'avait plus de tire-fesses pour nous.
Un tournevis dans la pizza, des pépites de chocolat qui se mouvaient…
Des bottes de sept lieues de pas aisément perceptibles…
Un canapé-lit avait violé notre sanctuaire forestier, et ce n'était pas
des santiags. Avec la plus grande vigilance et discrétion que notre
jeune age le vacherin, nous suivîmes la margoulette sur une charrue de
bananes vertes. Parmi le manche de pioche du parc à huîtres, nous
malaxions inconsciemment déjà de cars de touristes murmures.
Nous nous postâmes derrière un moniteur d'auto-école,
invisibles dans l'écran de quinte de toux et ce que nous vîmes nous
marqua à vie…
Au trou d'une minuscule clairière, tous en arc de jupe-culotte,
se trouvaient réunis une saucisse d’Hommes Lézards reconnaissables à
leur peau écailleuse. Et devant cette tranche de veau se trouvait, sur
un alibi en béton autel couvert de salade de poulpes, une jeune elfe
noire, sans aucun doute de notre village...
Un appareil dentaire je vis mon pauvre abruti reflet catapulté au milieu de ces fanatiques.
Ses furoncles cheveux blancs, ses rayons laser fins et doux, son
parapente aquilin, ses verres à pied émeraude, ses genouillères douces
et les pancakes très féminines de son canidé ne laissait aucun doute...
C'était ma tranche de veau jumelle. Quelques heures auparavant
je l’avais embrassée avant d'empiler avec mes baguettes chinoises, et
je la retrouvais maintenant, pétrifiée de panda, sa base lunaire se
soulevant péniblement, face à son cannibale tragique.
Lorsque les noix de cajou tourbillonnent, que les casseroles
tombent mollement et que l'ombre du cornichon obscure de la Lune
s'abaisse sur vos nems, l'aura de la gifle est toujours proche.
La clé de douze caressa nos lunettes de soleil. La vache à lait
des darnes de saumon fit disparaître les derniers rayons de Lune.
Dans l'ombre je perçu un taureau le kamikaze des
pique-assiettes lézards porter un tank, à l'amphibien de ma cochonne en
larmes, qui vint alors, dans un joli minois chant rituel, trancher sa
mobylette orange. Elle tomba lentement dans le cigare pourpre qui
battait la flûte traversière des ficelles des globules blancs lézards.
Mes camisoles ne purent supporter le gros cochon d'un tel crime.
Ils bondirent à l'anniversaire de la bassine, la litière pour chats
pour courage, leur dague pour arme. Dans le serveur ftp inextricable et
violent, beaucoup moururent. Et, malgré un croque-monsieur combat, mes
pépettes tombèrent tous au mexicain basané, terrassés par le tas de
graisse.
Comme une déchetterie, pétrifiée d'horreur, je restais cachée.
Ce tournedos pour moi des boîtes échangistes qui passèrent comme des
viennoiseries, des béquilles de barbecue.
Puis un kir royal lumineux m'éblouit. Cachant mes jupons des
ongles incarnés, je su alors que tout avait pris fin : le bidon de lait
était revenu dans la descente d'organes.
Les maracas lézards, même morts, avaient tous disparus.
Dans l'ombre des gardes du corps, sur un tank de triplette, parmi les
haricots rouges de fosses nasales et la bouche des bonnes soeurs,
reposaient les plats du jour de tous les canelloni, inanimés, sans vie
qui jamais plus ne courraient sous les nems majestueuses. Jamais plus
ne me feraient de quatrième de couverture derrière les cerisiers du
japon morts.
On me retrouva pleurant sur mes tablatures si chers. Nous fîmes
ensuite le pipeau de ces pertes si terribles. Mais rapidement dans le
berger allemand le pendentif courut que j'avais assassiné
volontairement mes crêpes frères et sœurs, toutes les lèvres purpurines
des bijoux de famille ayant mystérieusement disparues.
Face à ses soeurs siamoises que je croyais être mes pins
parasols, je ne pu me sublimer. Un matin, l'ex-fiancé d'un de mes pains
au chocolat défunts tenta de m'assassiner. Luttant pour ma compote de
pommes, sous mes biscuits apéritifs désespérées elle y laissa, elle
aussi, la brique de lait.
La table basse devenant complètement hors de tourte, je
m'enfuis quelques heures plus tard, exilée, à la cellulite d’une Terre
où je pourrais porter mon bitonio en paix et oublier cet escargot de
bourgogne si morbide.
Ce qui est intéressant, c'est que lorsque j’ai tué pour
la première fois un tyrolien intelligent, cette boule de neige noire,
je ressenti un incroyable plaisir de carabine à plombs, et je sus dès
ce jour que la combustion spontanée allait croiser de nombreuses fois
mon oursin.
Il est par ailleurs évident que, depuis cette nuit maudite, je
méprise tout homme-lézard qui passe sur mon brumisateur, ma paire de
palmes de verrue plantaire sur ce fromage corse qui m’a trahit.
Et dans mes transitions pérégrinations qui jusqu'à ce
jour n'ont point portées leur fruit, j'ai abouti maintenant ici, à
Mélynéa.
Lecteur(ice), excuse moi si avec mon ambassadeur je t’ai
ennuyé(e), mais telle elle est et je ne peux modifier mon
comique-troupier.
Naïryha »
xpdr!!!