L'histoire d'Esaque ne commence pas dans un foyer où une famille le chérit, il n'a pas de parents. Il fut abandonné, pour des raisons qu'il ignore lui même, il fut laissé à l'ombre d'un rocher, au bord d'une rivière. Aucun parent, il est comme le fils de la nature. Enfant sauvage, il ne grandit pas dans un village, mais en marge, dans la forêt, les montagnes, au bord des rivières. Il ne se mêla pas aux membres de son peuple, aucun homme des villes ne le vit pendant son enfance.
Un jour, pendant qu'il méditait sous un arbre mort, perdu dans ses réflexions, un vieux mage sorcier s'approcha. Esaque n'était alors qu'un adolescent, jeune, fier, arrogant et insolant. Le vieux sorcier s'installa aux côtés de Esaque. Ils restèrent ainsi, sans bouger, immobiles.
Esaque n'avait jamais approché un homme, alors ce vieillard... Il l'observa, les paupières légèrement ouverte. Un vieil homme, en loque, avec un bâton à la main, assit en tailleur, des sandales usées aux pieds. Que pouvait il faire ici ? Cherchait il une aumône ? Ou de jeunes bras pour le porter à l'entrée d'un village ? Esaque n'en avait que faire, après un dernier regard, il détourna son attention de l'intrus assis près de lui.
Aux lueurs du quatrième jour de sa méditation, Esaque se leva pour repartir dans son errance vagabonde, le mage le retint par sa manche. Leurs regards se percutèrent, se télescopèrent, se déchirèrent pour découvrir ce que chacun cachait au plus profond de son être. Esaque perçut la force mystique du vieux sage.
Le vieil homme se leva, assura sa prise sur le bras d'Esaque et lui expliqua que c'était lui qui le recueillit au bord de l'eau et qui le nourrit pendant les premiers mois de sa vie, et que c'était à ses cinq qu'il s'enfuit du refuge du vieillard. De tout cela, Esaque n'avait aucun souvenir, il chercha dans sa mémoire, mais rien n'apparaissait. Il voulu se dégager, protestant que cet homme mentait. Mais l'autre ne rouvrait pas sa main.
Le vieux sorcier tendit son bâton, des images se dessinèrent. Toute la vie du jeune Esaque se déroula sous ses yeux. Le vieil érudit l'observait depuis les temps où il s'était enfui. Les baies qu'Esaque avait pu trouvé au bord de l'eau ou le poisson pris dans des filets, c'était l'oeuvre son protecteur caché qui lui prodiguait de quoi vivre. La succession des images saisirent Esaque par leur véracité.
Quand les images se dissipèrent, il reprit la parole. Le vieux sorcier n'avait pas fini son oeuvre, il était à crépuscule de sa vie et devait encore lui enseigner les secret de son art. Le mage sorcier le pris pour disciple, Esaque l'accepta comme maître.
Ils parcoururent le monde. L'érudit enseignant tout son savoir à l' élève, sur les routes, ils voyagèrent. Libres, le mage donna à son disciple une nouvelle vision du monde, à l'écoute de la mort et de la vie dans la complexité obscure des solitudes errantes.
Le sage enseigna à Esaque de n'être arrogant, insolent qu'avec ceux qui voulait l'écraser, ceux qui voulait lui imposer leur volonté par la force. Ce fut l'enseignement de la liberté de penser. Il lui montra aussi que les êtres humbles et modestes ne devait pas être la cible de son sa nature fière et violente par moment, devant un être modeste, Esaque apprit à devenir modeste et humble lui aussi. Ce fut l'enseignement de la bonté universelle.
La route les conduisit dans toutes les régions et face à chaque chose le vieux sage enseignait à son élève, Esaque apprit ainsi la magie au fil de ces voyages.
Leur route de vagabonds pris fin au bord d'un chemin, il n'avait rien d'extraordinaire, mais il dessinait deux lignes qui se séparaient dans l'horizon.
Alors ils prirent chacun un chemin différent, s'éloignant lentement l'un de l'autre. Esaque était à présent un homme accompli, maîtrisant les pouvoirs secret de son maître.
C'est alors que la vie de Esaque, fils de personne, commença. Il erra sur les routes, dans les forêts, les prairies, les montagnes, les champs...
(si je me plante pas, c'est la bonne version ^^)